Au cours des dernières années au Québec, une grande partie des acteurs impliqués dans la lutte contre l’itinérance — Ottawa, Québec, les villes, les organismes communautaires, les CISSS, les fondations et le secteur privé — ont pris la pente de l’« urgence », c’est-à-dire des services d’hébergement d’urgence et de transition axés sur la survie, lui donnant à la fois une grande légitimité opérationnelle et compassionnelle, ainsi qu’une cadence d’action effrénée qui a fini par altérer notre regard critique. On intervient, on intervient, ça papillote en dedans, ça carbure, ça déborde d’effervescence, on se sent vivant… et ensuite vidé. Et ça recommence.
Malheureusement, force est de constater que ces scénarios se répètent année après année, avec pour conséquence que plusieurs finissent par considérer le camping, le refuge et l’hébergement de transition comme des solutions incontournables et convenables pour résoudre le problème de l’itinérance.
Source : Le Devoir (19 décembre 2024)